LA BELLE ET LA BÊTE
Ce qu'on en a dit
Entrez dans le rêve de
"La Belle et la Bête"
Tout les sépare mais l'amour est le plus fort. "La Belle et la bête" était un conte magnifique, le voici adapté en chansons pour saupoudrer les réveillons d'un peu de magie!
Ils ont répété quatorze semaines. Ils ont essayé leurs costumes. Ils ont trouvé leurs marques, se sont disciplinés. Les 25 "acteurs" de "La Belle et la bête" sont prêts; ils n'ont plus qu'à se jeter à l'eau.
Du conte original de Madame Leprince de Beaumont, on ne connaissait jusqu'ici que le film de Jean Cocteau avec Jean Marais et le dessin animé de Walt Disney. On peut maintenant y ajouter le spectacle musical de Sylvain Meyniac, jeune auteur français qui s'attaque à un gros morceau, citant Brel au passage selon lequel il est plus facile de faire passer un troupeau d'éléphants dans un couloir que de monter une comédie musicale.
"La Belle et la Bête" est une entreprise jeune. Moyenne d'âge: 25 ans. Une tentative un peu folle qui voudrait surfer sur le succès des aînés, genre "Starmania" ou "Notre-Dame de Paris". Autant dire que les comparaisons vont chercher loin.
- J'aime l'écriture moderne de l'auteur, sa vision des personnages. Tout conte porte en lui des situations et des personnages forts, raconte Marine Haulot, l'oeil rivé en permanence sur les répétitions. Le plus dur fut de les écoler car tous les protagonistes sont avant tout chanteurs et pas comédiens.
La jeune Bruxelloise n'en est pas à son coup d'essai; elle a fait ses preuves avec "Emilie jolie". Elle navigue au carrefour du chant, de l'interprétation, et de la chorégraphie, contrainte de tout harmoniser, en domptant les belles énergies présentes sur scène. Mission remplie ou pas? De nombreux directeurs de spectacle viendront vérifier sur place car le but à demi-avoué est bien sûr de conquérir l'étranger.
Envoyez de l'amour et de la féerie!
La Belle nous vient de France, d'Aubenas. Elle a les traits de Marianne Molina, 22 ans, un double disque de platine avec la série "Une voix en or" déjà accroché à son C.V., et une foi à toute épreuve.
- Je ne vis que pour ça, pour la chanson et ceci est mon premier rôle; j'entends bien faire les choses à fond. On me classe souvent parmi les mezzosoprano, avec un grain chaud; pour moi, ce n'est pas le plus important, ce qui compte, c'est d'incarner une Belle qui délivrera toute sa magie.
A l'écouter, on comprend tout de suite que Marianne Molina peut se classer dans la meilleure catégorie. Son but n'est pourtant pas de profiter de l'engouement pour les grandes voix de variétés créé par Céline Dion ou Lara Fabian.
- Je préfère un univers à la Cabrel, avec des textes qu'on a pu vivre la semaine dernière. C'est cette dimension particulière que je cherche à susciter dans mon prochain album personnel.
En attendant, elle semble très heureuse de participer à l'aventure. Elle se dit même étonnée d'avoir été choisie.
- C'est vrai, je n'y croyais pas trop vu mon gabarit et mon âge. Je n'ai pas la taille mannequin et j'ai été surprise d'avoir été retenue. C'est le côté irréel, comme dans le spectacle, au fond.
Entourée de chanteurs, choristes et chanteurs, elle va, durant trois semaines, vivre "l'amour impossible d'une Belle et d'une Bête. Deux êtres que tout sépare (et qui) vont unir leurs âmes en un chant sacré". En face, le Belge Luc de Wacter, ancien lauréat de "Star ce soir", campe une Bête fragile et tourmentée, amoureuse à en mourir, transfigurée par sa rencontre.
Cinq musiciens, logés dans une fosse d'orchestre comme à l'opéra, soutiennent l'ensemble. Toute cette troupe a du désir et du punch à revendre. Elle prend plaisir à être là, on souhaite à "La Belle et la Bête" d'arriver à bon port, là où le public (déjà séduit par le single "De guerre lasse") l'attend, sur les rives oniriques d'une histoire d'amour.
Bernard MEEUS
La Belle et la Bête
création à Bruxelles - 1999